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Les migrants

par Dominique Lecat

Et pourtant,

la mer était calme

comme la nuit et la lune étaient claires.

Nichés au creux des dunes,

ils attendaient.

 

Et pourtant,

leurs folles espérances

leur donnaient du courage.

Sur l’estran découvert,

ils coururent.

 

Et pourtant,

                   ils étaient jeunes et forts

pour se jeter dans les vagues.

Sur leur frêle esquif,

ils grimpèrent.

 

Et pourtant,

                   s’éloignant du rivage

dans la froideur de la nuit, droit devant,

courageux téméraires,

ils foncèrent.

 

Et pourtant,

                   au matin sur l’estran,

sans vie allongés sur le sable,

les vagues comme une mère

les caressaient.

 

Et pourtant,

                   d’autres viendront de loin

Pour les mêmes espérances.

Pour des libertés nouvelles,

ils tenteront.

 

20240927

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